[libre] Mission matinale

Le soleil pointait à peine le bout de son nez quand Elendrya sorti de l’auberge où elle avait loué une chambre pour la nuit. L’air frais, voir presque froid, du petit matin la saisit, faisant frémir la peau de l’intégralité de sa peau. La jeune elfe referma les pans de sa longue cape brune sur son corps après en avoir posé la capuche sur ses longs cheveux et commença à avancer dans le silence des rues tandis que se faisait la transition entre le jour et la nuit.

Elle se dirigeait d’un pas sur et décidé vers le quartier des hors la loi. Déjà certains ouvraient les volets de leurs fenêtres informant la jeune femme qu’elle avait un peu trop traîné et que la ville commençait à se réveiller, ce qui n’était pas spécialement bon pour ses affaires.
En effet, elle voulait régler ce pourquoi elle était venue dans la ville franche le plus tôt possible et en faisant le moins de vagues possible et cela était valable seulement le matin de très bonne heure et, vraisemblablement elle avait loupé le coche.

« Tant pis… » Murmura-t-elle tout en continuant sa progression.

Arrivé au niveau du quartier, elle avança encore quelques mètres avant de bifurquer à gauche, pénétrant dans la partie où se trouvaient les elfes renégats. Se remémorant les informations que lui avait donné sa reine, elle chercha un bâtiment qui avait été un atelier de sabotier et poussa la porte en douceur, grimaçant au grincement que celle-ci émit sous la pression.
Pénétrant à pas de velours, elle laissa la porte entrouverte derrière elle et avança de quelques pas avant de s’immobiliser.

Quelqu’un se trouvait derrière la porte… Finalement elle remerciait ce qu’elle avait maudit trente secondes plus tôt : le grincement de la porte sous la poussée.
Maintenant restait à savoir si la personne qui venait d’entrer était ennemie ou ami. Sur ses gardes, Elendrya, sous sa cape, avait la main posée sur sa dague.

Quelque part,avant que le jour n'arrive, un Elfe s'était "accidentelement " empalé sur sa propre dague.Il y avait toujours eut des accidents un peu "étranges" dans le quartier.Sans doute celui-ci portait il malheur à ses habitants...Pourtant , alors que le nombre d'accidents de ce genre se multipliait, le quartier, chat noir de qui veut vivre longtemps, n'avait jamais été déserté. On s'y faisait à tout ça...C'était comme qui dirait les "aléas" de la vie..Même si ces "aléas" là étaient bien souvent plus ou moins prévisible et prenaient des formes d'êtres encapuchonnés aux lames assérées. D'ailleurs en voilà un d'aléas..Il déambule d'un pas tranquille, avec cette espèce d'innocense qui le ferait passer pour n'importe quel habitant "honnête" du quartier. Bon certes, quelques impertinantes gouttes pourpres s'étaient égarées sur le bout de ses manches..Mais il fallait vraiment avoir l'oeil et surtout l'avoir lorsque le démon écarterait les pans de sa cape pour voir en lui un "aléas".
Pour l'heure il n'était pas vraiment décidé à laisser entrevoir les indélicatesses rouges que sa dernière victime lui avait laissées en cadeau d'adieu. Pillard était coutumier du fait et ce n'était pas la première fois qu'il opérait ici.Il devait quitter le quartier .Le plus tôt serait le mieux-on aime pas beaucoup les aléas dans le coin-.Alors il avait décidé d'emprunter un de ces passages dérobés qui le ramènerait non loin de la place du marché. Bien sur il fallait entrer dans une demeure repérer le bon faux-mur et s'y glisser subtilement. Ah la voilà d'ailleurs, cette demeure... quelqu'un viens d'y pénétrer.L'assassin eut un léger soupire...bon avec un peu de chance, il ou elle sera sortit par le passage avant qu'il n' y rentre lui-même..IL attendit quelques instants puis, le pas délicat tel un félin entra dans la demeure.

La porte grinça.Pillard grimaça.Il faudrait vraiment que quelqu'un huile cette porte..
Il s'introduit dans la pièce et vit devant lui qu'une autre silhouette était à l'intérieure. Son instinct lui intima que cette longue silhouette était celle d'une femme...-il était expert en la matière-.
Un sourire enjoué apparut sur son visage, le ton de savoix aussi relevait du ton de l'amusement et du d'un brin de charme.

-Eh bien j'ignorait, que d'aussi charmante présence hantait quelques fois ces lieux.. Si j'avais su je me serait mieux préparé à une telle rencontre..(il soupira) Ah mais hélas je ne peux malheureusement rester en votre douce compagnie...les affaires vous savez ce que c'est... Si vous vouliez bien vous écarter légèrement...?

Le démon vouyait bien que la jeune inconnue dissimulait quelque hose sous sa cape...son instinct lui disait également que ce devait être pointu et acéré.Mais il ne paraissait pas plus tendu pour autant...mais il était sur ses gardes,sa main proche de son sabre, envisageant une réaction hostile de la part de l'inconnue.

Toujours dos à la porte, elle suivit la progression de l’inconnu dans la pièce… Vous me direz qu’il aurait été plus prudent de se mettre face à l’intrus pour estimer le danger, mais ce n’était pas son genre, et elle avait réussit à éliminer plus d’un ennemi qui, par curiosité/prudence, s’était tourné vers elle alors qu’elle faisait une entrée semi discrète.
Elendrya n’était pas tendu, mais chaque parcelle de son corps, chaque membre, chaque muscle était prêt à riposter en cas d’attaque.

La jeune elfe dut attendre quelques secondes de plus avant d’entendre s’élever une voix dont le ton était proche de l’amusement voir, à ses yeux, de la désinvolture.
Ely’ examina les maigres informations que les mots de l’inconnu lui avaient apporté… Il s’agissait d’un homme. Qui, vraisemblablement était quelqu’un de poli. Et, selon l’elfe, aimait charmer la gente féminine. Mais, une chose était sur, s’il avait voulu l’éliminer, il aurait déjà tenté de le faire et n’aurait pas prit la peine de lui demander de se pousser.

La main toujours sur le manche en bois finement gravé de sa dague, la jeune femme commença à se tourner vers son ‘invité’. Son visage dissimulé par l’ombre de sa capuche, posa rapidement ses yeux sur la personne qui lui faisait face, cherchant une quelconque trace d’hostilité. Un petit sourire s’étendit sur ses lèvres fines quand, grâce à ses sens aiguisés, elle perçut la présence d’une arme surement tranchante sous la cape de son vis-à-vis…

*Bon… Assez perdu de temps !*

Elendrya écarta sa main de sa dague, supposant que la personne lui faisant face remarquerait et saurait interpréter ce mouvement. Si ce n’était pas le cas, le jeune officier comptait sur sa rapidité pour contrer la possible attaque.

« Et oui, je sais ce que c’est… J’ai moi-même affaires et ne peux me permettre de perdre un peu plus de temps… »

*Manquerait plus qu’on remarque notre présence et s’en est fini de la mission discrète et on risque de perdre la piste de cet espèce de $#@$*

Elle tourna son visage toujours dissimuler vers le faux mur cachant le passage qu’elle devait emprunter, se disant que son ‘nouveau compagnon’ devait être dans le même cas qu’elle.

Pillard fut ravi de voir que la fine demoiselle avait décidé de coopérer. Il se doutait bien que l'inconnue devant lui devait être ici pour quelques affaires hautement secrète. Il l'imaginait très bien en voleuse ou tête pensante d' on ne sait quel complot. Plus d'ailleurs qu'une simple criminelle, qui en tout bien tout honneur aurait sûrement eut une attitude disons plus aggressive..

Il lui adressa un charmant sourire en guise de remerciement et s'autorisa à relâcher le manche de son sabre.D'une manière fluide et élégante il s'avança vers la porte et l'ouvrit.

Mais loin de se faufiler en douceur comme cela aurait du être le cas, il eut un geste de recul et la porte claqua soudainement contre le mur dans un geste involontaire d'une main inconnue. La surprise fut au rendez-vous bien que personne ne l'eut invitée. Elle avait pris la forme d'une demi-douzaine paire d'yeux grands ouverts et fort contrariées. Une des nouvelles paires d'yeux se détachait cependant du lot: légèrement bridée, d'un vert de jade étonnament brillant elle appartenait à un elfe. Et ce qui était surprennant avec elle, c'est que les autres rouge sang,appartenaient à des vampires.

Il n'est pas nécessaire d'avoir un QI très élevé pour en déduire dans quelle affaire traînait cet elfe. Assurément il s'agissait de trafic d'informations. Ou plus communément appelé trahison envers son peuple.

Pillard en tant que démon se fichait bien de ces histoires de trafic: au contraire c'était bon pour ses affaires. Mais il doutait que l'affaire elfique laissa indifférent la seconde paire d'yeux d'elfe qui se trouvaient à ses côtés. En revanche ce dont il ne se doutait pas c'est qu'aux yeux des vampires, le fait qu'un démon se trouvait aux côtés d'une elfe signifiait au mieux un trafic d'information elfique au pire un trafic d'informations démoniaques. Ils choisirent donc l'une des deux options, et , se basant sur la théorie reconnue du "on ne sait jamais" optèrent pour la deuxième.

-Traître!!! lâcha l'un des vampires.

-Pardon?! s'étonna Pillard.

-Tu as bien entendu sale chien!!!

Pillard eut un rire sonore, gloussa puis acheva le tout par un sourire profondément amusé et plus encore impitoyable.

-Vaut-il mieux être un chien ou une chauve-souris..?

Il se tourna vers sa compagne, un sourire aux lèvres et l'air tout à fait amusé.

- Qu'en pensez-vous mademoiselle?

Il lui fit un clin d'oeil et rappocha discrètement sa main vers le manche de son sabre. Dans ce genre de situation discuter avec les vampires était inutile et impossible, ils étaient bien trop stressés par leur mission et à présent à découvert, ils se sentaient en danger de mort.